Voici la réalisation d’un arc composite de type chinois (XIXe siècle).
Contrairement aux arcs simples, nous avons peu d’expérience dans la fabrication de ce genre d’arc, il s’agira donc plutôt d’une tentative « naïve » de réaliser ce genre d’arc. Nous partagerons donc cette première expérience et nos choix lors de cette réalisation.
Nous tenterons une reproduction d’un arc datant du XIXe siècle.
Toutefois, nous n’utiliserons pas uniquement des matériaux et techniques traditionnelles par sécurité (risque de casse pour une première expérience), mais aussi car il est assez difficile de retrouver les matériaux de cette région à notre époque. De même, nous ne connaissons pas exactement tous les outils anciens utilisés en Chine.
L’ordre décrit dans ce texte ne correspond pas forcément à l’ordre chronologique de réalisation étant donné qu’il s’agit de différents matériaux collés les uns aux autres. En réalité, c’est l’achat de la corne qui a induit la majorité des décisions (longueur de l’arc, largeur…) car c’est un matériau naturel difficile à trouver dans ces dimensions idéales !
Pour cette reproduction, nous nous baserons sur un document très intéressant : une série de coupes dans un arc existant permettant de découvrir la composition de l’arc.
Voici la manière dont nous procédons pour réaliser l’âme de l’arc en bambou, la lame sur laquelle toutes les pièces viendront se coller par la suite.
Les siyahs sont les extrémités recourbées de l’arc servant d’encoche pour maintenir la corde, mais aussi de bras de levier lors de la tension de l’arc.
Les siyahs des arcs chinois se caractérisent par leur grandeur, voici la manière dont nous avons précédé.
Une fois le bambou et les siyahs réalisés, il faut alors les assembler pour créer ainsi la structure de l’arc, le squelette sur lequel viendront se coller les cornes et le tendon.
Voici le travail des cornes. Il semble toutefois clair au vu du travail que les facteurs d’arcs chinois devaient s’approvisionner en corne de grande qualité, sélectionnés parmi des centaines d’animaux pour leur longueur et leur rectitude.
Il est temps maintenant d’assembler les cornes sur le reste de l’arc. C’est un moment important qui pourrait détruire le travail effectué jusqu’à présent. De plus, si cette tâche est mal réalisée, l’arc pourrait casser en le bandant la première fois.
Maintenant que les pièces sont assemblées, il manque l’élément qui permet à l’arc de résister en traction : une couche continue de tendon, matériau élastique et très résistant.
Naturellement, la tache suivante est le collage du tendon sur l’arc et le séchage de celui-ci. Il s’agit là d’une part importante de la réalisation, mais pour laquelle nous n’avons pas d’expérience … On tente et on verra ensuite si l'on a fait les bons choix !
Après avoir collé toutes les couches de tendon et avoir attendu 6-7 semaines pour le séchage, nous réalisons différentes petites mises au point avant de tenter de bander d’arc.