Voici le travail des cornes. Il semble toutefois clair au vu du travail que les facteurs d’arcs chinois devaient s’approvisionner en corne de grande qualité, sélectionnés parmi des centaines d’animaux pour leur longueur et leur rectitude.
Les cornes ne poussant pas sur les arbres, nous achetons sur internet 2 cornes de buffle d’eau d’environ 60-65 cm de long (env. 45 euros la paire). Des cornes plus longues étaient vendues aussi (70-80cm), mais le prix est doublé !
Une solution un peu plus économique est d’acheter plusieurs plaques de corne, mais nous n’avons pas encore d’expérience à ce sujet… de même pour les plaques de corne artificielle.
Le vendeur ne semble pas trop connaitre les arcs composites, car les cornes sont très épaisses et la surface est très irrégulière, donc peu propice à la fabrication d’un arc (surtout pour une des cornes – à l’arrière sur la photo). La forme est toutefois similaire pour les 2 cornes (symétrique).
Après un quart d’heure à tenter de travailler la corne à la plane, il semble qu’il sera plus rapide de la poncer. C’est effectivement 10 x plus rapide.
Les ondulations de surfaces sont gommées afin d’avoir un matériau plus simple à analyser.
Il semble désormais que la corne achetée est différente de celle utilisée sur l’arc ancien. Sur ce dernier, la corne devait être plus longue (70-75cm) de manière à ce que la partie creuse soit plus longue aussi et soit collée sur l’entièreté de la branche de l’arc. L’épaisseur correspond à cette partie (la corne s’épaissit progressivement). C’est certainement pour cela qu’elle est légèrement incurvée en coupe. La partie pleine de la corne devait être utilisée qu’au niveau de la poignée (plus de matière nécessaire).
Dans notre exemple, nous réalisons des traits perpendiculaires pour repérer les traits de coupe réalisée sur ATARN. La corne n’est toutefois pas assez longue pour les réaliser tous les 5cm (la pointe est trop fine et sera recoupée pour faire des cornettes d’un futur longbow !)
Un repère des deux côtés de la corne permet de définir l’épaisseur finale :
0>14mm 1>12mm 2>10mm 3>9mm 4>8mm 5>7mm 6>6mm 7>5,5mm 8>5mm 9>4,5mm 10>4mm 11>env. 2-3mm
Chaque corne est poncée pendant une bonne heure afin d’obtenir l’épaisseur s’affinant progressivement. C’est assez triste de voir partir en poussière les ¾ de la corne vu son prix !
Les techniques modernes permettent ce genre de travail sans trop de difficulté, toutefois, avec des outils anciens, cela semblerait ridicule. C’est pourquoi le choix de la corne devait être primordial afin de l’utiliser tel quel sur l’arc.
Le résultat final n’est pas trop différent, mais la partie intérieure est plate. La courbure extérieure sera donnée ultérieurement lorsque la corne sera collée sur l’arc.
La corne est très courbe au niveau de la poignée. Elle pourrait être utilisée de cette manière sur un arc ayant un reflex important, mais le choix est de s’approcher de la forme de l’arc ancien d’ATARN. Nous tentons donc d’ouvrir légèrement les cornes.
La première solution tentée est de les placer dans de l’eau chaude et de les écraser avec un sert-joint contre un chevron. Cela ouvre les cornes, mais après quelques heures, elles ont repris une grande partie de leur forme. L’épaisseur de 1cm ne facilite pas le travail surtout que l’épaisseur maximale se situe où la corne est la plus incurvée.
Nous tentons de les chauffer au décapeur thermique (identique au petit feu de la vidéo youtube), mais le résultat n’est pas meilleur, et plus il se forme quelques crevasses dans la corne (mauvais signe) car la corne se dessèche.
Il faudrait peut-être forcer davantage vu la capacité de la corne à revenir en place ou alors placer la corne dans de l’eau bouillante.
Nous tenterons de coller la corne sur le bambou directement après l’avoir retiré du chevron, lorsqu’elle est encore plus ou moins droite.
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