Il est temps maintenant d’assembler les cornes sur le reste de l’arc. C’est un moment important qui pourrait détruire le travail effectué jusqu’à présent. De plus, si cette tâche est mal réalisée, l’arc pourrait casser en le bandant la première fois.
Voici les cornes à proximité de leur support. On remarque bien la courbure différente entre la corne et le bambou.
La partie inférieure des siyahs est poncée de manière à se retrouver dans le même plan que le bambou. La corne n’étant pas très grande, une partie sera ajoutée ultérieurement au bout, là où son utilité est moindre.
L’assemblage des siyahs n’est effectivement pas parfait !
Ne sachant pas quelle colle sera la meilleure pour coller la corne sur le bambou, nous effectuons plusieurs tests avec une tranche de corne. Nous tentons une colle époxy, une colle acrylique haute résistance, une colle à bois PU et la colle de peau (traditionnelle).
La colle au polyuréthane semble meilleure aux autres (la corne a cassé au lieu du joint de colle), le séchage est également plus rapide.
Les colles anciennes devaient être suffisantes malgré tout puisqu’elles ont été utilisées pendant des siècles ! Parfois les deux surfaces sont rainurées sur toute leur longueur afin d’augmenter la surface de contact de colle (les arcs turcs par exemple).
Juste avant de coller les cornes, nous les plaçons dans de l’eau chaude pendant plusieurs heures pour ensuite les écraser contre un chevron afin de les redresser. En relâchant les sert-joints, il faut les coller au plus vite pour éviter qu’elles reprennent une partie de leur forme.
Après avoir poncé les deux parties, dépoussiérées et dégraissées à l’acétone, c’est donc le moment de coller les cornes sur le bambou. Chaque corne est collée l’une après l’autre et serrée fortement avec des sert-joints.
Une planche est insérée entre le sert-joint et la corne afin de protéger cette dernière, mais aussi s’assurer d’obtenir une branche droite comme sur l’exemple ancien.
Le collage de la corne est aussi l’occasion de redresser légèrement le bambou (torsion) afin d’aligner les siyahs.
Voici l’arc une fois les cornes collées. Les branches sont bien droites, les siyahs ont pu être redressés. La forme est similaire à l’exemple du XIXe siècle, à l’exception des siyahs qui sont légèrement courbes sur l’arc ancien (grâce au tendon partiellement ?).
L’arc est poncé une première fois afin de faire disparaitre les morceaux de colle dépassant, de retirer les parties de bambou et bois dépassant la corne.
Des traits sont réalisés autour des branches tous les 5 cm en symétrie d’une branche à l’autre afin de pouvoir comparer la largeur (côté corne puis côté bambou) ainsi que l’épaisseur. L’arc est poncé de manière à être le plus symétrique possible et à atténuer les irrégularités de la corne d’origine.
Les cornes relativement petites et l’erreur sur le document d’origine d’ATARN ont eu comme conséquence de laisser le bout des branches sans corne.
Afin de la prolonger à cet endroit moins soumis lors du tir, une plaque de bois dur aurait peut-être suffi. Toutefois, nous optons pour placer 2 petites plaques de cornes (qu’on l’on utilise généralement comme renfort d’encoche de flèche). Le bois est donc correctement entaillé pour laisser le moins de jeu possible entre ces cornes ajoutées.
Une fois poncé, on observe toujours une légère fente plus claire (colle).
La poignée, les bords des cornes et du bambou sont légèrement arrondis afin d’obtenir un résultat plus proche de l’original en attendant les finitions ultérieures. De même, le raccord entre les siyahs et le bambou sont poncés afin de créer une transition progressive entre les branches ovales et la base du siyah triangulaire.
La jonction entre les 2 cornes (à la poignée) n’a pas permis d’être totalement jointif à cause qu’il a fallu écraser les cornes pour les coller. Nous optons pour attendre la pose du tendon afin de refermer cet écart avec une plaque de corne.
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