Il est difficile de donner l’origine de ces machines ; les Romains ne semblent pas les utiliser, mais ils utilisaient une fronde à main appelée « fustibale » qui reprend exactement le même principe (avec un bâton de 120 cm, une double corde dont l’une se décroche pour libérer le contenu du sac), cette arme a été utilisée durant tout le Moyen Age et jusqu’au XVIe siècle sous le nom de « gibet ». Mais faut-il en conclure que les gens de l’époque ont imaginé l’adaptation du système à plus grande échelle ? Les Romains ne semblent pas y avoir pensé !
Le principe de toutes ces machines est le même : « Elles consistent en une pièce mobile (ou verge) placée sur un échafaud et pivotant verticalement autour d’un axe qui partage la verge en deux branches d’inégale longueur. Lorsque la branche courte s’abaisse violemment, la branche longue se relève et entraîne une fronde chargée d’un projectile. »1
Les Arabes utilisaient des machines à contrepoids durant les croisades, il est donc bien possible que les Occidentaux s’en soient inspirés pour leurs premières machines; les machines réalisées par les Occidentaux étaient d’ailleurs moins efficaces, le chroniqueur Jean de Joinville écrit cela (lors de la septième croisade en Égypte) : « Nos engins tiraient contre les leurs » (ceux des arabes), « et les leurs contre les nôtres ; mais jamais je n’ouïs dire que les nôtres fissent beaucoup. »2
Les ensgeniors arabes appliquaient déjà des règles et des calculs géométriques pour réaliser ces machines, ce qui les rendaient bien plus performantes. En effet, leurs connaissances scientifiques et mathématiques viennent du savoir grec : Pythagore, par exemple, ou Archimède qui prouva l’étendue de son savoir lors du siège de Syracuse par les Romains (212-211 ANC)
« En 1124, au siège de Tyr, l’artillerie de la défense étant supérieure à celle des croisés, ceux-ci firent chercher à Antioche un Arménien nommé Havédic, réputé dans la construction et le réglage des engins. Ils lui fournirent des « charpentiers, et meniens (bois) et deniers tant qu’il voulut, et des machines aussi puissantes que précises purent ainsi être dressées » 3
Les croisés ont pu apporter une certaine connaissance de ces machines jusqu’en Europe où les ensgeniors s’empressèrent de les perfectionner pour arriver rapidement à l’arme redoutable (et très redoutée de son temps) qu’est le trébuchet.
Ci-suit les différentes machines à balancier.
(On peut ajouter que ces machines à balancier, comme les arbalètes géantes, étaient également utilisées en campagne – sans avoir à assiéger un château – à la bataille de Bouvines en 1214, p.e. ).
1 – J.F. FINO cité dansBEFFEYTE R., L’art de la guerre au Moyen Age, éd. Ouest -France, Rennes, 2005, p.78
2 – BEFFEYTE R., L’art de la guerre au Moyen Age, éd. Ouest , Rennes, 2005, p.24
3 – Ibidem, p.23