Le tillering (ou équilibrage des branches) consiste à répartir les contraintes internes tout au long des branches de l’arc afin de réduire son poids au maximum et d’éviter qu’il ne casse par une flexion trop localisée.
Il s’agit de l’opération qui transforme la branche en arc, c’est pourquoi certains considèrent qu’il s’agit de la seule réelle tâche du facteur d’arc.
UNE SEULE RÈGLE – Répartir la contrainte tout au long de la branche
TILLERING IDÉAL (forme entre l’ellipse et le cercle)
> Les branches doivent former un cercle le plus « parfait » possible.
Cela signifie que les contraintes de flexion sont identiques tout au long de l’arc.
> La poignée plie moins que les branches.
Ceci permet de réduire le suivi de corde et d’augmenter la précision en évitant que l’arc ne plie trop dans la main. Pour les arcs avec renfort central (flatbow, orientaux), la poignée ne plie pas du tout.
> L’arc ne plie presque pas aux extrémités sur les derniers 10-20 cm.
En effet, les contraintes de flexion sont peu importantes aux extrémités, par contre, si l’arc est trop fin, les contraintes de cisaillement pourraient le casser au niveau des poupées.
TILLERING PARTICULIER (forme en anse de panier)
Il est possible de faire plier l’arc plus aux branches qu’au centre.
Le centre de l’arc sera plus alourdi (perte de vitesse modérée), mais on réduit l’importance du suivi de corde en le plaçant plus près des extrémités, tout en réduisant la sensation de choc lors du tir puisque la poignée ne plie pas (plus précis).
Les contraintes sont moins bien réparties le long des branches, ce qui peut réduire la durée de vie de l’arc à grande allonge. Ce tillering est plutôt intéressant lorsqu’un archer ayant une faible allonge désire un arc assez grand. Si l’arc ne plie pas ou peu sur les 30-40 cm au centre, dans les tests de Tim Baker, cela revient à dire que l’arc est réduit de cette même longueur.
MAUVAIS TILLERING (forme parabolique)
Si l’arc plie trop au centre et que les branches restent presque droites, il s’agit alors du plus mauvais tillering, voir même de l’absence de tillering puisqu’il s’agit de la courbure naturelle d’un bois de section constante.
En effet, cela alourdit les branches et augmente le risque de suivi de corde qui sera amplifié par sa position centrale sur l’arc. L’arc prendra alors beaucoup de rapidité (branches lourdes, deflex).
LA POIGNÉE FLEXIBLE OU STATIQUE ?
Lors du tillering, il est parfois possible de choisir si la poignée fléchit légèrement (toujours moins que les branches) ou si elle reste statique. Il s’agit aussi du choix de l’archer, car les sensations sont légèrement différentes.
Les poignées non flexibles sont généralement réservées aux arcs avec une poignée visible, plus épaisse (composites ou flatbow, bien qu’il soit possible de les faire fléchir également si elle n’est pas trop épaisse).
Pour les arcs de type longbow, les deux solutions sont envisageables bien que ce soit plutôt la poignée flexible qui s’impose alors pour conserver l’aspect longiligne de l’arc.
Les avantages de la poignée flexible :
> La flexion de l’arc sur une plus grande longueur lui permet d’accepter une plus grande allonge (plus d’énergie stockée).
> Les risques de casse ou de suivi de corde sont réduits puisque les branches fléchissent moins à allonge identique.
> Cette solution est surtout appropriée pour les longbows courts ou puissants, car la forme des branches induit plus de contraintes internes et la poignée flexible permet, au contraire, de la réduire.
Les inconvénients de la poignée flexible :
> La flexion de la poignée augmente le choc lors du tir ce qui peut réduire la précision ou être moins confortable pour certains archers (surtout ceux ayant l’habitude de tirer avec des arcs modernes à poignée statique).
> Pour les arcs très puissants, ou les bois peu denses, la poignée devient plus large, ce qui la rend plus difficile à tenir en main et augmente le paradoxe de l’archer (il est préférable de ne pas dépasser 3,5 cm de large).
> Cette solution peut donc réduire la précision de l’arc (à moins que l’archer s’habitue à son arc !).
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