Voici notre reconstitution d’arbalète gallo-romaine. Aucun exemplaire n’a été retrouvé dans des fouilles et seuls 2 bas-reliefs du IIe siècle permettent d’imaginer ce à quoi pouvait ressembler l’arbalète avant le Moyen-Âge. À notre connaissance, les bas-reliefs sont exposés au musée du Crozatier du Puy-en-Velay (selon texte de C. Gaier vers 1990). Une noix d’arbalète datant du IIIe siècle a également été retrouvée en Autriche.
Voici quelques caractéristiques que nous pouvons dégager de ces bas-reliefs :
– Arbrier de moyenne dimension (environ 70-80cm selon l’échelle donnée par l’avant-bras de l’arbalétrier).
– Une poignée/pommeau de petite dimension qui semble être en bois tourné (pas de longue crosse pour ajuster le tir comme les arbalètes de la fin du Moyen-Age).
– Evidement longitudinal (rainure) pour placer la flèche.
– L’arrêtoir pour la corde est placé très en arrière, proche du pommeau. Il s’agit vraisemblablement d’une noix, bien qu’un verrou coulissant vers le bas soit possible également.
– La détente n’est pas visible sur les bas-reliefs (pas d’information à ce niveau).
– Vu la dimension de l’arbalète et la position de l’arrêtoir, l’allonge de l’arc semble bien plus importante (environ 50cm) que les arbalètes plus tardives.
– La longueur de l’arc semble être d’environ 1m10-1m20.
– La forme de l’arc à contre-courbure (courbe très légère) peut suggérer un arc composite.
– Aucun mécanisme de tension n’est figuré. L’arc était certainement bandé en plaçant les deux pieds sur le centre de l’arc. Toutefois, l’arbrier s’étend au-delà de l’arc (pas moyen de placer l’arc au sol), ce qui est inadéquat pour placer les deux pieds pour bander l’arc.
– L’extrémité de l’arbrier (au-delà de l’arc) semble se diviser en 2 (endroit du fer de la flèche ?)
– Les dimensions du carquois pourraient suggérer une taille de trait similaire aux arcs traditionnels.
Voici donc notre reconstitution d’arbalète romaine suivant les caractéristiques énoncées précédemment.
Il s’agit d’un arc composite. La courbure a toutefois été sous-estimée durant sa réalisation, elle est peu visible au final. L’arbrier est en orme, la noix en corne artificielle, et la détente en acier (forme imaginée par l’auteur). L’arc est maintenu sur l’arbrier par des cordes bien que cela ne soit pas visible sur les bas-reliefs.