Si les fortifications de pierre protégeaient efficacement les soldats, ceux-ci ne pouvaient toutefois pas se contenter d’attendre l’attaque ennemie.
En effet, les assaillants réalisent des travaux d’approche facilitant l’assaut ainsi que des machines pour battre en brèche… Plus ces moyens mis en œuvre seront importants, plus l’assaut sera aisé. De même, les assaillants améliorent leur position en fortifiant leur campement, en y ajoutant des palissades et des tours, voire même en réalisant de hauts murs de pierre.

Les défenseurs devaient donc tenter de réduire à néant les travaux entrepris par les assaillants afin de reculer le moment de l’assaut, de réduire son efficacité ou d’attendre de l’aide venue de l’extérieur. Parfois aussi le siège s’arrêtait, car les assaillants n’avaient plus assez d’argent pour le prolonger.
Le temps réduit les provisions des défenseurs, mais joue aussi souvent en leur faveur. Vu leur infériorité numérique, faire reculer le jour de l’assaut est en effet leur meilleure chance de remporter le siège.

 

Les sorties des assaillants

Pour détruire les éléments de bois ou de terre édifiés pour le siège, les défenseurs devaient régulièrement sortir du château et y mettre le feu, les faire s’effondrer ou les détruire avec les armes. Les travaux d’approche étaient en effet longs et difficiles, car réalisés en zone de combat. Une attaque bien menée pouvait donc réduire à néant les travaux exécutés les jours ou les semaines précédents.

Viollet-le-Duc nous donne de multiples exemples de sortie des défenseurs dans son livre « Histoire d’une forteresse » afin d’illustrer cette étape importante du siège. Les camps étaient mal gardés, par des soldats souvent indisciplinés. L’érection de palissades leur donnait l’impression d’être en sécurité. Le célèbre architecte précise d’ailleurs que les armées pouvaient se faire prendre au même jeu plusieurs fois sans disposition particulière.
Quelques dizaines de gens d’armes pouvaient donc à tout moment sortir de la place discrètement au milieu de la nuit et s’introduire au cœur du campement adverse. Ils tentaient alors de mettre le feu aux machines ou aux toiles, d’effrayer les animaux, de couper les cordes des tentes… Le désordre occasionné laissait le temps aux intrépides défenseurs de retourner calmement dans la forteresse.

Ainsi, les rôles changeaient parfois… les assiégeants devaient fortifier leur camp, s’y réfugier et le défendre contre des attaques-surprises pouvant causer de lourdes pertes. Il n’est donc pas étonnant que l’architecture des campements temporaires fût similaire aux fortifications définitives (murs, tours de flanquement, meurtrières…).

 

Les moyens de destruction à distance

Les défenseurs pouvaient, semble-t-il, s’aventurer dans le camp adverse avec des armes ou des torches sans que les sentinelles les aperçoivent ou les identifient comme ennemis. Toutefois, les moyens permettant de détruire les travaux à distance étaient certainement privilégiés pour ne pas perdre d’hommes.

 

Les armes légères

Ainsi, une sortie du château à seulement 50-100 mètres de la porte permettait d’envoyer des flèches incendiaires au hasard sur le campement adverse ou encore des billes de fer rougi avec des frondes. Dans la nuit, les assaillants avaient peu de chance de toucher les quelques audacieux soldats dispersés devant les portes.
Face à des campements fortifiés avec du bois, le feu était la première arme : flèches incendiaires, brulots, torches… les moyens ressemblaient donc à ceux utiliser des siècles auparavant contre les palissades. Les Orientaux pendant les croisades lançaient aussi des projectiles ne s’éteignant pas et brûlant même sur l’eau en une nappe. Cela causait la panique aux Occidentaux qui ne comprenaient pas !

 

Les engins

Des trébuchets et autres engins de tir pouvaient être utilisés par les assiégés pour détruire les ouvrages des assaillants.
Les machines plus petites (arbalètes à tour, espringales, couillard…) pouvaient être placées sur les courtines ou en haut des tours. Cette hauteur leur permettait de tirer plus loin et donc d’éloigner le campement ennemi.
L’idée était souvent d’attendre quelque temps avant d’utiliser ces machines afin de leurrer l’ennemi qui bâtissait son campement trop près du château. Les assaillants étaient alors sans défense face aux armes à longue portée ! Cette ruse était aussi applicable avec des flèches très lourdes.

Les machines plus imposantes (grand trébuchet, mangonneau…) n’étaient pas forcément très utiles : les engins des défenseurs servaient surtout à démolir les travaux d’approche et avaient donc des dimensions plus réduites (pas besoin de battre en brèche). Toutefois, les machines imposantes pouvaient être placées dans la cour des châteaux à l’abri des murs. Leur tir parabolique permettait de tirer par-dessus les murs sans les endommager.

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