L’influence de la poliorcétique romaine sur le Moyen Âge repose sur deux faits consécutifs : au XIIe siècle, la fortification de pierre fait sa réapparition, les techniques de siège ne sont plus appropriées. Les acteurs de l’époque trouvent des solutions, entre autres, dans les traités romains, adaptés aux forteresses de pierre. Découvrons donc rapidement cette fameuse poliorcétique romaine, plus technique et efficace…
Un art théorisé
Les Romains ont poussé l’art de la poliorcétique comme jamais personne ne l’a fait avant eux. Ils ont développé, mis au point et amélioré de nombreuses machines de guerre et techniques militaires. Comme pour les techniques de construction, leur savoir vient des différents pays conquis.
La poliorcétique est une science pendant la période romaine, il existe d’ailleurs plusieurs traités décrivant les techniques de siège :
– Le livre 10 écrit par Vitruve décrit dans les détails, de manière très technique, les différentes machines romaines, leurs proportions… Ce livre sera peut-être trop technique et n’aura pas une influence majeure au Moyen Âge.
– Le livre de Végèce (Publius Flavius Vegetius Renatus) intitulé « De re militari » aura par contre une très grande influence, grâce peut-être à un discours plus simple et imagé. Il sera traduit dans différentes langues et réinterprété plusieurs fois à partir du XIIe siècle.
La fortification romaine est tout autant normalisée et universelle. Des traités dictent également les règles à suivre. Fortification et poliorcétique se répondent parfaitement.
Les étapes
La poliorcétique romaine est organisée en phases successives appelées « siège en règle » ou « siège technique ». Ce phasage est presque utilisé pour tous les sièges :
• LE BLOCUS (Circonvallation et contrevallation)
• LES TRAVAUX D’APPROCHE (protection par des mantelets, des « chats »…)
• RÉALISER DES BRÈCHES DANS LES MURS (Par des machines -onagres, scorpions…par la sape et la mine, à l’aide de béliers…)
• ASSAUT (Par les beffrois, avec l’aide de machines de jet –balistes-, assaut final en formant la « tortue »)
L’influence de la poliorcétique de l’Antiquité
Les tribus germaniques en contact avec les Romains adoptent également ces techniques de siège. Les raisons sont simples : certaines sont intégrées à la légion romaine, les autres doivent se battre contre des places fortifiées par les Romains.
À la fin de l’Empire romain d’occident, la poliorcétique reste utilisée dans un premier temps et commence à décliner à partir de Clovis pour être pratiquement oubliée à la fin du millénaire. En effet, les constructions militaires de l’époque (bois et terre) ne nécessitent plus de siège long et méthodique.
L’Empire romain d’Orient ne perd pas totalement les connaissances en poliorcétique et fortification. Les techniques et les traités romains se transmettent aux peuples arabes. Ce sera donc au contact de ces civilisations, et avec la nécessité de devoir assiéger des fortifications arabes en pierre, que l’Europe occidentale a dû retrouver des techniques anciennes. Les anciens traités seront alors relus et traduits d’où une influence tardive.
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